Deuxième partie / La planète change sous nos yeux

2.5 Les nuages

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  1. Si tous les nuages disparaissaient du ciel, l’impact climatique L’impact des nuages sur le bilan radiatif de la Terre, appelé effet radiatif des nuages, est estimé à -19,6 W m–2, Loeb et al. (2020), ‘Toward a consistent definition between satellite and model clear-sky radiative fluxes.’ J. Clim. 33, 61–75, doi: 10.1175/JCLI-D-19-0381.1.

    Autrement dit, éliminer tous les nuages équivaudrait à un forçage radiatif de +19,6 W m–2. Au contraire, le forçage d’une multiplication par deux du CO2 atmosphérique est estimé à +3.93 W m–2, à peu près cinq fois moins, Forster, P., T. Storelvmo, K. Armour, W. Collins, J.-L. Dufresne, D. Frame, D. J. Lunt, T. Mauritsen, M. D. Palmer, M. Watanabe, M. Wild, et H. Zhang, 2021: ‘The Earth’s Energy Budget, Climate Feedbacks, and Climate Sensitivity.’ In Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S.L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M. I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T.K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu, and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA, pp. 923–1054, doi:10.1017/9781009157896.009.

    La rétroaction nuageuse constitue depuis longtemps l’une des principales sources d’incertitude Le rapport Charney (1979), première modélisation de l’impact climatique des émissions humaines de CO2, soulignait déjà la forte incertitude quant à l’influence des nuages sur le changement climatique. National Research Council, 1979. Carbon Dioxide and Climate: A Scientific Assessment. Washington, DC: The National Academies Press, https://doi.org/10.17226/12181.

  2. une élévation en altitude des nuages hauts à l’échelle planétaire accroît l’effet couvercle L’effet de serre (ou « couvercle ») des nuages est proprotionnel à leur altitude : des nuages plus élevés sont plus froids et émettent, par conséquent, moins de rayonnement thermique. C’est pourquoi une élévation en altitude des nuages (toutes choses étant égales par ailleurs) équivaut à une moindre perte de chaleur due au rayonnement vers l’espace, et donc à un effet de réchauffement.

    il n’est pas exclu que le réchauffement exacerbe l’effet couvercle des nuages font valoir que la rétroaction nuageuse dans les régions polaires s’amplifie davantage à des températures plus élevées, car la rétroaction dépend du ratio d’eau gelée et d’eau liquide dans le nuage: Bjordal, J., et al., ‘Equilibrium climate sensitivity above 5°C plausible due to state-dependent cloud feedback’, Nature Geoscience, 13 (11), 2020: 718–21, https://doi.org/10.1038/s41561-020-00649-1. De premières données sur le rôle des nuages comme point de bascule ont été publiées par Schneider, T., et al., ‘Possible climate transitions from breakup of stratocumulus decks under greenhouse warming’, Nature Geoscience, 12 (3), 2019: 163–7, https://doi.org/10.1038/s41561-019-0310-1, on y trouve une baisse abrupte de la couverture nuageuse basse dans les régions tropicales dès lors que la concentration atmosphérique de CO2 dépasse 1 200 ppm. À noter toutefois que ce chiffre est plusieurs fois plus élevé que la concentration actuelle.