Quatrième partie / Qu’avons-nous fait jusqu’ici ?

4.2 La nouvelle idéologie du déni

Toutes les sources numériques ont été consultées le

  1. huit ans au vu des émissions actuelles Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, éd. V. Masson-Delmotte et al. (Cambridge: Cambridge University Press, à venir), https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/. Ce chiffre repose sur le budget carbone associé à une probabilité de 67 % de rester en deçà d’1,5 °C (voir tableau SPM.2), mis à jour avec les dernières données disponibles en matière d’émissions, soit les années 2020 et 2021. Le budget est ensuite divisé par les émissions mondiales actuelles de CO2 pour 2021. Il en résulte moins de huit années aux niveaux actuels d’émissions.

    moins de vingt ans d’émissions au rythme actuel Ibid. Calculé à partir de la probabilité de 83 % de rester en deçà de 2 °C (conformément à l’expression « bien en deçà de 2 °C ») du tableau SPM.2.

    d’ici à 2035 environ, il faudra par ailleurs avoir éliminé tout usage des énergies fossiles Anderson, K., et al., ‘A factor of two: how the mitigation plans of ‘climate progressive’ nations fall far short of Paris-compliant pathways’, Climate Policy, 20 (10), 2020: 1290–1304, https://doi.org/10.1080/14693062.2020.1728209. Le budget carbone à l’échelle planétaire (pour une probabilité de 67 % de rester en deçà d’1,5 °C) est tiré du rapport le plus récent du GIEC (rapport d’évaluation n° 6). Le GIEC indique un budget carbone mondial de 400 milliards de tonnes de CO2, mais à compter de 2020. Entre cette date et le début de 2022, 80 milliards de tonnes de CO2 ont été émises (dans le monde), le solde est donc de 320 milliards de tonnes. Le sujet étant ici les combustibles fossiles, une partie du budget restant sera nécessairement affecté aux émissions industrielles de procédés (liées principalement aux cimenteries) et à toute émission nette terrestre de CO2. Une interprétation très optimiste de ces contraintes donne le chiffre de 60 milliards de tonnes, ce qui nous donne ainsi un budget carbone lié aux combustibles fossiles d’environ 260 milliards de tonnes. Cette méthode est détaillée dans l’article cité plus haut et intitulé « A factor of two ».

  2. le 1 % le plus fortuné a un mode de vie qui engendre le double d’émissions Kartha, S., et al., The Carbon Inequality Era: An Assessment of the Global Distribution of Consumption Emissions among Individuals from 1990 to 2015 and Beyond, Stockholm Environment Institute et Oxfam, 21 septembre 2020, https://doi.org/10.21201/2020.6492.

    suffirait à réduire les émissions mondiales d’environ un tiers GAtlas mondial du carbone, http://www.globalcarbonatlas.org/en/CO2-emissions; Chancel, L., and Piketty, T., Carbon and Inequality: From Kyoto to Paris. Trends in the Global Inequality of Carbon Emissions (1998–2013) and Prospects for an Equitable Adaptation Fund, Paris School of Economics working paper, 3 novembre 2015, http://piketty.pse.ens.fr/files/ChancelPiketty2015.pdf. C’est un simple calcul réalisé à partir des données de l’Atlas mondial du carbone et de l’analyse qui figure dans le rapport de Chancel et Piketty.